Les herbonautes

Coffea-Psilanthus, à la source de notre café quotidien

Appartenant à la famille de Rubiacae, le genre Coffea serait originaire d’Afrique. Parmi sa centaine d'espèces, deux sont cultivées, Coffea arabica L. et Coffea canephora Pierre ex A.Froehner pour produire les grains commercialisés sous les noms arabica et robusta.

Ces dernières ont été diffusées notamment en Amérique latine et en Asie et se déclinent en de nombreuses variétés allant du « typica » au « bourbon pointu » pour l’arabica et à « conilon » pour le robusta. Toutefois, il existe d’autres espèces de caféiers avec un potentiel non négligeable en agriculture, comme par exemple, Coffea liberica var. dewevrei (De Wild. & T.Durand) Lebrun, Coffea affinis De Wild. ou Coffea stenophylla G.Don (Davis et al. 2020, 2022, Bertrand et al. 2022), etc., et dont la diversité, les capacités adaptatives et les usages sont encore partiellement connus.

Par ailleurs, des études morphologiques et phylogénétiques moléculaires montrent qu'il existe une relation étroite entre les genres Coffea et Psilanthus et certaines études ont suggéré que Psilanthus soit inclus dans le genre Coffea (Davis et al. 2011). Ce changement pourrait faire passer le nombre d'espèces du genre Coffea de 111 à plus de 131 et étendre sa repartition à l'Asie tropicale et à l'Australie et élargir la caractérisation morphologique du genre.

Psilanthus mannii Hook. (A. Chevalier 1947). Photo d’O. Maurin sur Psilanthus mannii Hook. (revue internationale de botanique appliquée et d'agriculture tropicale, 27ᵉ année, bulletin n°301-302)

Les collections du Muséum national d’histoire naturelle (Paris) ont une importance historique et scientifique exceptionnelle pour les collections du genre Coffea puisqu'elles comprennent les récoltes de très éminents spécialistes du café comme A. Chevalier, Portères et Leroy, qui ont eu un impact majeur sur la connaissance et la culture du café.

L’objectif principal de cette mission est d’étudier et de cartographier, à partir des données d’herbiers, la répartition des différentes espèces de Coffea et de Psilanthus dans le monde, mais aussi, la diffusion des espèces cultivées, principalement arabica et robusta.

L’examen des données des collections pourrait livrer de nouvelles informations sur la répartition et les milieux dans lesquels sont retrouvées les espèces sauvages de ces deux genres pour mieux comprendre leur écologie, leurs relations évolutives et leurs potentiels adaptatifs, notamment vis-à-vis des changements climatiques. Aussi, ces collections apporteront des données sur la diffusion des différentes espèces cultivées à travers le monde au cours de l’histoire et éventuellement sur la propagation des pathogènes associés, principalement la rouille du caféier. 

Consignes de la mission

Nous vous invitons à informatiser les données de récoltes (pays, localité, date, géolocalisation, récolteur, etc.), de phénologies (présences de fleurs et/ou fruits), d'usages et des éventuelles traces de la rouille du caféier.

La rouille du caféier est principalement visible sur la face inférieure des feuilles infectées ; sur la face supérieure, on observe souvent un changement de couleur au niveau des zones infectées.

La rouille du caféier est beaucoup plus difficile à observer sur les échantillons d'herbier, car dans la plupart des cas, c'est la face supérieure des feuilles qui est visible. De plus, les couleurs sont normalement effacées par le séchage. Cependant, il est possible d'observer des légers changements de couleur comme sur l'image ci-dessus. Sortez vos loupes ;-)