Typha, vulnérables massettes !

Après le succès de la mission « Jetez-vous à l’eau pour les Nympheaceae » voici une nouvelle mission proposée par l’équipe Ecologie Végétale et Zones Humides du laboratoire LEHNA de l’université Lyon1 !

Le basculement dans l’ère de l’Anthropocène se traduit par un impact majeur de l’Homme sur son environnement. Afin de quantifier les effets de ces bouleversements, les herbiers représentent une source de données historiques majeure. À ce titre, le projet Typha vise à recenser dans les collections d’herbier les différentes localisations des spécimens récoltés au cours du temps ainsi que la présence de fleurs. Grâce à l’aide des Herbonautes, le but est de quantifier la dynamique de colonisation des espèces de ce genre, ainsi qu’un éventuel décalage des dates de floraison par rapport aux données actuelles.

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Le genre Typha est rare, pionnier et emblématique des milieux alluviaux, il est donc particulièrement vulnérable aux changement globaux du fait de la fragilité de ces écosystèmes. Un des exemples en France concerne Typha minima ou petite massette. Cette espèce patrimoniale et emblématique, a vu son aire de répartition régresser de manière considérable ces dernières décennies, du fait notamment de l’artificialisation des cours d’eau et des modifications des régimes hydrologiques. Espèce pionnière des bancs de rivière, elle profite des crues naturelles pour coloniser les bancs alors dépourvus d’autres espèces pour se développer. Les colonies sont ensuite remplacées par d’autres espèces plus compétitives jusqu’à ce qu’une nouvelle crue refaçonne la rivière, libérant un nouveau banc pour les graines ou fragments de Typha minima. Le régime de crue est alors essentiel pour la survie de cette espèce. Toutefois, la canalisation des cours d’eau a drastiquement diminué la fréquence des crues, cantonnant les colonies de la petite massette à de rares sites dans lesquels ce régime de perturbation a encore lieu. En remontant le temps grâce aux herbiers, il est possible de retracer la dynamique de colonisation des espèces, ce que nous espérons pouvoir faire grâce à l’aide des Herbonautes !

© 2011, Patrice Prunier. Equiseto variegati-Typhetum minimae. Passy FR-74

De plus, les planches d’herbier ont été préférentiellement mises en herbier en fleur. À ce titre, elles représentent une source d’information majeure quant à la phénologie de l’espèce. La date de récolte indiquée sur les étiquettes permettrait par conséquent de déterminer de potentiels décalages de date de floraison au cours de ces derniers siècles.

Typha minma Funck ex Hoppe de la collection Rouy, Herbier LY, Université Claude Bernard Lyon 1

Les questions sur l’impact des changements globaux (dont le changement climatique) sur les plantes aquatiques intéressent particulièrement les équipes scientifiques du LEHNA (Laboratoire d’Ecologie des Hydrosystèmes Naturels et Anthropisés) à l’initiative de cette mission. L’objectif est donc de caractériser un éventuel décalage de phénologie et de répartition des Typhaceae en comparant les données des planches d’herbier avec les connaissances écologiques actuelles de cette famille.

C’est pourquoi nous sollicitons votre aide avec cette mission !

En plus des informations de géolocalisation, de date, de localité, nous souhaiterions en particulier obtenir des informations sur :

• épithète spécifique  

  ici : Typha martini Jord.

• la présence ou l’absence de fleurs

Merci pour votre aide !